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Quand les bonnes pratiques se contredisent…

Les standards ouverts du Web aident et facilitent le développement d’applications Web. Ils sont nombreux et il arrive que certaines bonnes pratiques recommandées par un standard contreviennent au respect d’autres bonnes pratiques définies par un autre standard.

Le cas des bonnes pratiques d’internationalisation en est un bon exemple. Du point de vue des bonnes pratiques du protocole HTTP, il est recommandé qu’à une ressource, une seule adresse lui soit associée. Du point de vue des bonnes pratiques de développement pour l’optimisation d’un site Web pour les moteurs de recherches [SEO], il est de bon aloi d’inclure des mots clefs à même l’URI. Il est donc tout à fait normal que l’adresse d’un document écrit en russe, par exemple, ne se retrouve pas à la même adresse que la version française du même document.

Le protocole HTTP

Le protocole HTTP prévoit un code 300 lorsque plusieurs documents correspondent à un URI demandé. Ainsi, pour plusieurs traductions d’un même document, un seul URI existe. Ce n’est pas un hasard si ce code est prévu à l’intérieur du protocole HTTP. Il est important de pouvoir localiser un certain contenu à partir d’une adresse et, si un document est disponible en plusieurs formats ou plusieurs langues, une réponse HTTP avec un code 300 fournit une liste des options sous forme d’URI. Cela simplifie grandement les échanges d’informations.

Une ressource, une adresse.

En configurant mon navigateur Web de façon adéquate, il est possible d’indiquer aux différents serveurs Web les préférences linguistiques de l’agent Web – le navigateur. Par exemple, si un hispanophone envoie l’URL d’un article qu’il a lu à un francophone, en naviguant vers cette URL, il sera possible pour le francophone d’y voir la version française de façon automatique.

Il est beaucoup plus convivial d’échanger une adresse comme « http://www.w3.org/International/questions/qa-i18n.html » que d’avoir à transformer une adresse comme « http://www.w3.org/International/questions/qa-i18n.es.php » et de trouver l’équivalent en anglais « http://www.w3.org/International/questions/qa-i18n.en.html » avant d’envoyer l’hyperlien!


Pour ceux qui souhaiteraient voir le code HTTP 300 dans toute sa splendeur, vous pouvez vous diriger vers l’adresse suivante : http://www.w3.org/International/questions/qa-i18n.php.

Les bonnes pratiques d’optimisation pour les moteurs de recherches

Une bonne pratique d’optimisation d’un site Web pour les moteurs de recherches est d’utiliser des mots clefs pertinents dans la structure même d’un site Web – donc dans l’adresse d’une ressource.

Par exemple, un article sur l’internationalisation devrait se retrouver à l’adresse « http://www.exemple.com/articles/internationalisation.html ». Et comme « articles » et « internationalisation » s’écrivent de la même façon en anglais et en français, il n’y a pas de problème.

Qu’en est-il de la traduction dans une autre langue? Prenons l’exemple du chinois. Afin d’optimiser le référencement sur « http://www.google.cn/, il faudrait très certainement traduire les mots « articles » et « internationalisation » en chinois.

Une ressource, plusieurs adresses.

Là où le bât blesse…

Le hic, c’est qu’en voulant respecter une bonne pratique d’optimisation pour les moteurs de recherches, voilà que nous ne respectons plus un principe de base souhaité par l’inventeur du Web lui-même, Tim Berners-Lee.

Un vent de popularité des bonnes pratiques de développement Web souffle en ce moment sur la communauté de développement Web, tant auprès des intégrateurs que des développeurs. L’évolution du Web est exponentielle et nous voyons émerger de bonnes pratiques auxquelles il aurait été même impossible de penser il y a de cela aussi peu que cinq ans, les technologies sur lesquelles reposent ces bonnes pratiques n’existant même pas à ce moment.

Nul n’est besoin de répéter ici l’ensemble des bénéfices de l’utilisation des bonnes pratiques de développement pour le succès d’un projet, mais serait-il possible que les bonnes pratiques deviennent victimes de leur propre succès? En rédigeant trop rapidement ces pratiques, des incohérences comme celle mise en lumière dans cet article peuvent apparaitre.

Se pourrait-il que la différence entre un développeur Web et un bon développeur Web ne réside plus dans sa capacité à respecter les bonnes pratiques de développement, mais bien dans sa capacité de bien déterminer et prioriser, selon le projet, les bonnes pratiques à utiliser?

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Références bibliographiques

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